Focus – Les génies malheureux

Ils auraient pu faire fortune grâce à leurs idées géniales. Piètres gestionnaires, trop idéalistes, simplement malchanceux ou manquant d’ambition, ils ont, malgré tout, laissé leurs noms dans l’histoire.

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Portrait de Nikola Tesla

NIKOLA TESLA
LE GÉNIE ÉLECTRIQUE

C’est le génie ultime, celui sur le berceau duquel la fée électricité s’est penchée. Auteur de plus de 300 brevets, Nikola Tesla a, entre autres, inventé : le courant alternatif, la communication sans fil, la télécommande par onde radio… Entrepreneur malheureux, Tesla monte des affaires qui mettent toutes la clé sous la porte. Dépressif chronique, insomniaque, spolié par Thomas Edison, qui l’emploie en s’attribuant quelques-unes de ses découvertes, en guerre contre Guglielmo Marconi à qui il reproche de lui avoir volé ses brevets sur la transmission radio, Tesla termine sa vie dans une chambre d’hôtel new-yorkais, croulant sous les dettes. Elon Musk lui rendra hommage en donnant son nom à sa voiture électrique.

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Portraits de Richard et Maurice McDonald

RICHARD ET MAURICE MCDONALD
LE BURGER AU RABAIS

En 1940, les frères Richard et Maurice McDonald reprennent le restaurant de hot-dogs créé par leur père à Monrovia, en Californie. L’enseigne battant de l’aile, ils imaginent un système de restauration rapide ne servant que des hamburgers. Fort de leur succès ils commencent à franchiser la marque. En 1961, ils vendent leur affaire à Ray Kroc, vendeur de ces machines à milk-shake que les frères McDonald achètent en nombre et qui fera de McDonald un succès mondial, pour 2,7 millions de dollars. Une coquette somme pour l’époque, certes, mais une paille comparée à la valeur actuelle de l’entreprise : 193 milliards de dollars.

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Portrait de Rudolf Diesel

RUDOLF DIESEL
LE MOTEUR DE LA DÉFAITE

En 1892, l’ingénieur Rudolf Diesel dépose, à Berlin, le brevet d’un nouveau moteur à pétrole très économe en énergie. L’invention assure sa fortune, mais l’ingénieur se révèle piètre gestionnaire. Sa compagnie fait faillite et le moteur lui échappe. Antimilitariste convaincu, il s’étouffe lorsqu’il le retrouve utilisé par la marine de guerre de l’empereur Guillaume II. Diesel sombre dans la dépression et dilapide son argent dans des projets d’entreprises solidaires. Son corps sera repêché sur une plage belge alors qu’il se rendait en Angleterre à l’invitation de la Royal Navy, très intéressée par ses connaissances mécaniques. Suicide, crime politique ? Les circonstances de son décès restent, à l’heure actuelle, un mystère.

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Portrait de Charles Goodyear

CHARLES GOODYEAR
SAUVE QUI PNEU

Son nom est gravé dans des millions de pneus à travers le monde. Pourtant, Charles Goodyear n’a jamais profité du moindre cent de son invention. Chimiste, il découvre par hasard en 1839 le procédé de vulcanisation qui stabilise le caoutchouc, quelle que soit la température. Copié par l’Anglais Thomas Hancock qui va déposer le brevet de cette innovation, Charles Goodyear va réduire ses économies à néant en intentant des procès à ces « pirates des brevets ». Régulièrement ruiné, au point de faire de fréquents séjours en prison, il meurt à New York en 1860 dans la pauvreté. La marque de pneu qui porte son nom est sans lien ni avec lui ni avec aucun membre de sa famille.

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